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L’eau potable de notre robinet et l'eau minérale contaminées par un « polluant » non surveillé !

Des résidus d’acide trifluoroacétique ont été détectés dans l’eau du robinet et dans des bouteilles d’eau minérale.

 

Dans la grande famille des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), l’acide trifluoroacétique (TFA) est longtemps passé sous les radars. Des résultats d’analyse, publiés, mercredi 10 juillet, par les associations du Réseau d’action contre les pesticides (PAN Europe) devraient contribuer à en faire mieux connaître le trigramme par le grand public : ils révèlent la présence de ce polluant éternel non réglementé – et donc non surveillé par les autorités sanitaires – dans l’eau du robinet, ainsi que dans les eaux minérales consommées par les Européens.


La pollution des cours d'eau en France


Cette étude inédite fait suite à une première campagne de mesures de PAN Europe, qui avait mis en évidence, fin mai, une contamination généralisée au TFA des cours d’eau dans l’ensemble de l’Union européenne (UE).

Les résultats sont tout aussi inquiétants que pour les fleuves et rivières. Le TFA a été détecté dans trente-quatre des trente-six échantillons d’eau du robinet (94 %) et dans douze des dix-neuf échantillons d’eau en bouteille (63 %), dont une marque vendue en France.

« Notre étude expose une menace invisible : le TFA contamine massivement l’eau potable en Europe ». Le TFA que l’on retrouve dans l’eau est principalement issu de la dégradation des pesticides appartenant à la famille des PFAS (environ 12 % des substances actives des pesticides de synthèse autorisés dans l’UE) et des gaz fluorés utilisés dans les systèmes de refroidissement (réfrigérateur, climatisation). Les rejets industriels des fabricants de TFA et les stations d’épuration constituent d’autres sources de contamination.


Autre enseignement, boire de l’eau en bouteille ne prémunit pas de l’exposition au TFA. Si les concentrations retrouvées dans les échantillons d’eau minérale ou de source sont en moyenne nettement inférieures aux niveaux mis en évidence dans l’eau du robinet, un échantillon a été dosé jusqu’à 3 200 ng/l. PAN Europe n’a pas souhaité révéler le nom des marques ni des pays concernés, pour des raisons juridiques.

Avec quelles conséquences pour la santé ? L’exposition aux PFAS est associée à certains cancers, à des troubles endocriniens et du système reproducteur, ou encore à une baisse de la réponse immunitaire aux vaccins. Faute d’étude épidémiologique spécifique, de nombreuses zones d’ombre demeurent sur la toxicité du TFA. « Nous manquons de données pour le TFA. Nous ne savons pas encore s’il a un effet toxique sur notre système immunitaire. Si ce n’est pas le cas, le problème est de moindre importance. Si c’est le cas, alors nous avons un sérieux problème. »

Aux Pays-Bas, l’Institut national de la santé publique et de l’environnement suspecte justement de possibles répercussions sur le système immunitaire. Relevant également des effets documentés sur le foie, il considère que le TFA est potentiellement aussi toxique que les autres PFAS.

Le TFA un polluant non contrôlé !


La directive européenne sur l’eau potable prévoit de contrôler vingt PFAS à partir de 2026. Mais, pour l’heure, le TFA n’en fait pas partie. Un seuil sanitaire a été fixé à 500 ng/l pour la somme de toutes les PFAS. Si le TFA était intégré à cette liste, ce seuil serait dépassé pour la moitié des échantillons d’eau du robinet prélevés par PAN Europe, et la rendrait donc impropre à la consommation. Ce serait le cas à Paris.

« Agir maintenant »

Mais qu’en est-il pour le TFA ? Selon nos informations, de premières analyses ont été réalisées en mars et en avril, à titre expérimental. Elles montrent des valeurs de l’ordre de 2 500 ng/l pour la Seine, proches des 2 900 ng/l mis en évidence dans la précédente étude de PAN Europe, et confirment la présence de TFA dans l’eau du robinet avec des moyennes au-dessus de 1 000 ng/l pour l’eau du robinet et de légères différences entre les quatre unités de distribution parisiennes. Les teneurs sont plus faibles pour les ressources en eau souterraine, qui représentent 50 % de l’alimentation de Paris, tandis que le secteur du point de captage de la Vanne, dans l’Yonne, est celui qui présente les concentrations les plus basses, selon Eau de Paris.


Dans l’attente de la mise en œuvre de la restriction générale des PFAS – en discussion au niveau européen –, les ONG demandent la fixation d’une norme de qualité de l’eau pour le TFA et l’« interdiction immédiate » des pesticides à base de PFAS et des gaz fluorés, afin de tarir les deux principales sources d’émission de ce polluant éternel.


Source : Le journal Le Monde Publié le 10 juillet 2024

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